Lu pour vous

Claire Koç. Le prénom de la honte. Editions Albin Michel, 2021

Fille d’immigrés anatoliens arrivés à Strasbourg, Cigdem, petite fille studieuse en vient à aimer la France sous tous ses aspects. Devenue adulte, elle décide de se naturaliser et choisit, comme la loi lui en offre la possibilité, un prénom français ; ce sera Claire. Voilà qui suscite l’incompréhension de son entourage et suffit à la mettre au ban de sa famille et de ses amis d’alors. Le prix à payer de son intégration à la société française.

Claire Koç a échappé à l’emprise familiale et à la tradition anatolienne. Elle doit pourtant affronter les préjugés et la hargne, voire le mépris des bien-pensants qui fleurissent dans les associations d’aide aux immigrés et dans les médias pour qui un immigré reste toujours un immigré victime du racisme des Français. On ne peut pas, on ne doit pas aimer la France, mais lui manifester son mépris. Aujourd’hui, Claire Koç est journaliste ; son témoignage, bouleversant, décrit sur la base de ce qu’elle a vécu, une France rongée par le communautarisme. Pour elle, le multiculturalisme importé des Etats-Unis que prônent les élites bobos est une impasse car aucun pays ne peut vivre sur des « communautés » arc-boutées sur leurs traditions et qui s’ignorent mutuellement.

Si la situation en Suisse ne semble, pour le moment, pas comparable, elle présente cependant des similitudes qui peuvent inquiéter comme la radicalisation de la majorité des mosquées du pays mais aussi un discours qui voit en tout immigré une victime du racisme.

Camille

ANALYSE L’Autriche et sa lutte contre la radicalisation

L’Autriche a su prendre des mesures strictes 

L’Autriche s’est dotée d’une Loi sur l’islam en 2015. Elle avait fait couler beaucoup d’encre et de salive lors de son adoption, notamment dans certains pays de l’UE, Vienne étant accusée de faire le jeu du populisme et de stigmatiser les musulmans. Il faut dire que le Chancelier Sebastian Kurz, chef du Österreichische Volkspartei (ÖVP), conservateur, étant alors allié du Parti de la liberté (FPÖ), qualifié d’extrême-droite, ceci expliquait cela. Six ans après, cette loi ne fait plus la une de la presse occidentale, les accusations à son égard s’étant révélées sans fondement. Ce texte pondéré a pour but de fixer les droits et obligations des musulmans dans une société démocratique, ni plus, ni moins, et elle a clarifié bien des choses. Elle exige des étrangers de confession musulmane venus s’établir en Autriche «une attitude positive envers l’Etat et la société». Voilà qui devrait aller de soi.

Le 2 novembre 2020 un ressortissant de Macédoine du Nord, naturalisé autrichien, commet un attentat qui coûte la vie à 4 personnes et en blesse 15 autres. Le chancelier Sebastian Kurz annonce le 11 novembre des mesures strictes contre les djihadistes se trouvant en Autriche :

- Surveillance électronique
- Renforcement des outils permettant de déchoir de la nationalité autrichienne les individus condamnés pour terrorisme et détenant la nationalité d’un pays tiers
- Retrait de certaines aides sociales ainsi que du permis de conduire...