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10 février 2019 : Genève a accepté la Loi sur la laïcité de l’Etat (LLE)

Les Genevois ont accepté à 55% la Loi sur la laïcité, malgré les impressionnants moyens de pression déployés par les associations musulmanes et les partis de gauche qui avaient lancé des référendums:

- À la Haute école de travail social, deux jours de débats très orientés, avec l’aval et la présence de sa directrice.

- A l’université, une intimidation bruyante de la part des opposants à la LLE, venus en masse participer au débat organisé par Fréquence Banane: huées des discours favorables, applaudissements des discours contre.

- Dans la brochure de vote, une multiplicité de prises de position hostiles à la nouvelle loi: sur 48 partis ou groupements ayant émis une recommandation de vote, 39 appellent à voter "non", parmi eux une bonne quinzaine à l'évidence créés pour l'occasion. Remarquons "La laïcité, notre liberté", dont le nom crée une confusion avec l'association "La laïcité, ma liberté" favorable à la loi.

- Dans les rues, des affiches mensongères – et très nombreuses – des comités référendaires, mentionnant par exemple une « Loi Maudet » alors que l’article qu’ils contestent le plus – proscrivant les signes religieux pour les députés et les agents de l'Etat en contact avec le public – n’était pas dans le projet du conseiller d’Etat mais a été ajouté lors de la dernière session du Parlement. Notons la particulière mauvaise foi des affiches qui en appellent aux droits fondamentaux, à l’égalité des droits et aux droits des femmes, notions bannies de tous les systèmes juridiques des pays musulmans. De même, il est malhonnête de donner à la kippa juive ou au 3e œil hindou la même dimension polémique que le foulard islamique. 

- Dans les médias romands, une multitude d’articles, interviews ou émissions tendancieux, par exemple sur les difficultés des femmes voilées à trouver un emploi, ou l’annonce d’une élue communale qu’elle ne respecterait pas la loi. Comme s'il était impensable que ces femmes acceptent d'enlever leur voile pour travailler.

- Dans diverses manifestations, la culpabilisation, la victimisation et le chantage au communautarisme (les femmes seraient renvoyées chez elles, tomberaient à l’aide sociale…).

- Au niveau politique, le projet de loi « sur la neutralité religieuse de l’Etat » annoncé par Ensemble à gauche juste avant la votation, manière d’affaiblir le soutien à la LLE en proposant une alternative.   

Ces arguments s’appuyaient tous sur une hypothèse présentée comme une évidence: les femmes musulmanes portant le foulard refuseront de le retirer, ce qui revient à dire qu’elles revendiqueront cette discrimination pourtant brandie comme un épouvantail par les comités référendaires. Car, rappelons-le, le voile discrimine et celles qui le portent et celles qui ne le portent pas.

 

 

ANALYSE L’Autriche et sa lutte contre la radicalisation

L’Autriche a su prendre des mesures strictes 

L’Autriche s’est dotée d’une Loi sur l’islam en 2015. Elle avait fait couler beaucoup d’encre et de salive lors de son adoption, notamment dans certains pays de l’UE, Vienne étant accusée de faire le jeu du populisme et de stigmatiser les musulmans. Il faut dire que le Chancelier Sebastian Kurz, chef du Österreichische Volkspartei (ÖVP), conservateur, étant alors allié du Parti de la liberté (FPÖ), qualifié d’extrême-droite, ceci expliquait cela. Six ans après, cette loi ne fait plus la une de la presse occidentale, les accusations à son égard s’étant révélées sans fondement. Ce texte pondéré a pour but de fixer les droits et obligations des musulmans dans une société démocratique, ni plus, ni moins, et elle a clarifié bien des choses. Elle exige des étrangers de confession musulmane venus s’établir en Autriche «une attitude positive envers l’Etat et la société». Voilà qui devrait aller de soi.

Le 2 novembre 2020 un ressortissant de Macédoine du Nord, naturalisé autrichien, commet un attentat qui coûte la vie à 4 personnes et en blesse 15 autres. Le chancelier Sebastian Kurz annonce le 11 novembre des mesures strictes contre les djihadistes se trouvant en Autriche :

- Surveillance électronique
- Renforcement des outils permettant de déchoir de la nationalité autrichienne les individus condamnés pour terrorisme et détenant la nationalité d’un pays tiers
- Retrait de certaines aides sociales ainsi que du permis de conduire...