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5 août 2017 - Lettre ouverte aux musulmans humanistes

À vous, musulmans de nationalité suisse, qui avez choisi de vivre dans ce pays parce que vous appréciez entre autres sa liberté de croyance et d’expression, à vous qui avez peut-être choisi ce pays justement parce qu’il n’est pas musulman, nous avons envie de dire ceci: si vous êtes vraiment modérés, libéraux, humanistes, si vous n’avez pas pour objectif l’expansion de l’islam, c’est le moment de vous engager pour les valeurs de ce pays.

Vous connaissez la signification du niqab. Vous savez que dans la conception du monde véhiculée par ce vêtement, la femme est essentiellement un objet de désir qu’il faut contrôler; son humanité, ses aspirations, son esprit n’ont aucune importance. Vous savez que les femmes qui dissimulent ainsi leur visage sont autant de pions avancés par les salafistes.

Interdire le niqab, ce n’est pas vous attaquer. C’est affirmer l’une des valeurs fondamentales de votre pays d’adoption, l’égalité entre hommes et femmes. C’est faire barrage, quand il en est encore temps, à ceux qui utilisent l’islam comme un moyen de vous contrôler, qui veulent vous empêcher de vous intégrer, qui vous considèrent comme automatiquement et éternellement différents des autres citoyens suisses.

Nous savons que les fondamentalistes cherchent à vous intimider et à vous culpabiliser.

N’ayez pas peur. La Suisse peut résister à l’offensive islamiste. Mais elle a besoin de vous. Aujourd’hui, c’est le moment de choisir votre camp.  Chercher des justifications à cet habit discriminant, c’est faire le jeu des intégristes. Signer l’initiative qui demande son interdiction, c’est se mettre du côté des humanistes, des modérés. C’est défendre la Suisse et ses valeurs, c’est l’aider à rester un pays pacifique où il fait bon vivre.

ANALYSE L’Autriche et sa lutte contre la radicalisation

L’Autriche a su prendre des mesures strictes 

L’Autriche s’est dotée d’une Loi sur l’islam en 2015. Elle avait fait couler beaucoup d’encre et de salive lors de son adoption, notamment dans certains pays de l’UE, Vienne étant accusée de faire le jeu du populisme et de stigmatiser les musulmans. Il faut dire que le Chancelier Sebastian Kurz, chef du Österreichische Volkspartei (ÖVP), conservateur, étant alors allié du Parti de la liberté (FPÖ), qualifié d’extrême-droite, ceci expliquait cela. Six ans après, cette loi ne fait plus la une de la presse occidentale, les accusations à son égard s’étant révélées sans fondement. Ce texte pondéré a pour but de fixer les droits et obligations des musulmans dans une société démocratique, ni plus, ni moins, et elle a clarifié bien des choses. Elle exige des étrangers de confession musulmane venus s’établir en Autriche «une attitude positive envers l’Etat et la société». Voilà qui devrait aller de soi.

Le 2 novembre 2020 un ressortissant de Macédoine du Nord, naturalisé autrichien, commet un attentat qui coûte la vie à 4 personnes et en blesse 15 autres. Le chancelier Sebastian Kurz annonce le 11 novembre des mesures strictes contre les djihadistes se trouvant en Autriche :

- Surveillance électronique
- Renforcement des outils permettant de déchoir de la nationalité autrichienne les individus condamnés pour terrorisme et détenant la nationalité d’un pays tiers
- Retrait de certaines aides sociales ainsi que du permis de conduire...