Archives

18 juin 2017 - Yazd (Iran) : deux meurtriers d’un citoyen baha’i remis en liberté

Article du 13 juin 2017 traduit du farsi (persan) par Dariush

Deux hommes reconnus coupables du meurtre d’un citoyen baha’i il y a moins d’un an ont été libérés sous caution, alors même que de leur propre aveu, ce crime était motivé par l’appartenance religieuse de la victime.

Farhang Amiri, 63 ans, a été tué le 26 septembre 2016 devant son domicile à Yazd.

Dans son communiqué, la communauté internationale des baha’is a déclaré que les deux accusés, deux frères, ont agi sur la base de leur croyance religieuse et des prêches d’imams selon lesquels les baha’is sont des ennemis de l’islam. Le père des tueurs aurait porté plainte contre le religieux qui a poussé ses fils à commettre ce crime.

Selon un rapport, il semblerait que la dernière séance de la cour pour le jugement du cas de M. Amiri a eu lieu le 3 mai 2017. Un des deux assassins aurait déclaré : « Nous voulions tuer un baha’i, parce que j’avais entendu que les baha’is sont des gens qui se sont détournés de l’islam. Ce sont des apostats, verser leur sang est donc un acte pieux. »

Selon ce même rapport, son complice aurait déclaré que leur but était de tuer un baha’i au hasard, et les deux ont déjà annoncé vouloir tuer une autre personne en cas de mise en liberté. Il semblerait que les deux frères ont été libérés sous caution.

Dans le communiqué de la Communauté baha’ie, Mme Diane Ala’i, sa représentante auprès de l’ONU, a déclaré : « Cette décision de libération sous caution est affligeante. Une justice équitable peut-elle vraiment laisser libres deux tueurs qui ont avoué avoir tué un innocent pour sa foi et déclaré vouloir recommencer? »  

Les autorités locales ont menacé la famille Amiri de lourdes sanctions si elle ne retirait pas sa plainte.

Selon le communiqué, le juge chargé de l’affaire avait déclaré que même si la famille ne retirait pas sa plainte, les sanctions contre les meurtriers seraient très légères.

Ce même communiqué précise que la loi pénale iranienne et la loi du talion s’appliquent uniquement aux musulmans et aux trois seules minorités religieuses reconnues par la Constitution (zoroastriens, chrétiens et juifs). De ce fait, les baha’is sont privés de leur droit à obtenir justice et souvent la cible d’actes violents qui restent impunis.

Les baha’is disent que ces incidents sont aussi le fruit de la propagande des médias et chefs religieux qui incitent à la haine à leur encontre.

Farhang Amiri a été tué devant sa maison à coups de couteau par deux assaillants qui disaient venir acheter sa voiture d’occasion. Pendant le meurtre, un des assaillants a été maitrisé par les personnes présentes et l’autre a été arrêté après coup par la police.

La communauté baha’ie a déclaré qu’une année avant ce meurtre, les agents du gouvernement avaient fouillé le domicile et le lieu de travail des enfants de M. Amiri et confisqué leurs ordinateurs, téléphones et autres objets. De plus, début août 2016, lors d’une interrogation d’un autre baha’i à Yazd, on avait notifié à celui-ci que des habitants de la ville avaient l’intention de tuer des membres de cette communauté.

ANALYSE L’Autriche et sa lutte contre la radicalisation

L’Autriche a su prendre des mesures strictes 

L’Autriche s’est dotée d’une Loi sur l’islam en 2015. Elle avait fait couler beaucoup d’encre et de salive lors de son adoption, notamment dans certains pays de l’UE, Vienne étant accusée de faire le jeu du populisme et de stigmatiser les musulmans. Il faut dire que le Chancelier Sebastian Kurz, chef du Österreichische Volkspartei (ÖVP), conservateur, étant alors allié du Parti de la liberté (FPÖ), qualifié d’extrême-droite, ceci expliquait cela. Six ans après, cette loi ne fait plus la une de la presse occidentale, les accusations à son égard s’étant révélées sans fondement. Ce texte pondéré a pour but de fixer les droits et obligations des musulmans dans une société démocratique, ni plus, ni moins, et elle a clarifié bien des choses. Elle exige des étrangers de confession musulmane venus s’établir en Autriche «une attitude positive envers l’Etat et la société». Voilà qui devrait aller de soi.

Le 2 novembre 2020 un ressortissant de Macédoine du Nord, naturalisé autrichien, commet un attentat qui coûte la vie à 4 personnes et en blesse 15 autres. Le chancelier Sebastian Kurz annonce le 11 novembre des mesures strictes contre les djihadistes se trouvant en Autriche :

- Surveillance électronique
- Renforcement des outils permettant de déchoir de la nationalité autrichienne les individus condamnés pour terrorisme et détenant la nationalité d’un pays tiers
- Retrait de certaines aides sociales ainsi que du permis de conduire...