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Récolte de signatures à Neuchâtel pour l'initiative "anti-burqa"

Samedi 8 octobre, un petit groupe de militants a collecté des signatures à Neuchâtel. Et avec les signatures, ils ont récolté quelques réactions, notamment de musulmans.

Par exemple, l’air pétrifié de cette jeune femme de type européen qui semble tentée, mais répète ne pas pouvoir signer, parce qu’elle est musulmane… peut-être, plutôt, parce qu’elle est accompagnée d’un homme oriental?

Le sourire malheureux  de cette jeune fille qui répond avec fatalisme : « Mais je suis musulmane ». Avant de signer tout de même. L'aurait-elle fait en présence de sa famille?

La voix déterminée et le regard dur de ce jeune homme, la vingtaine, qui arrive à moto avec sa sœur, cheveux blonds au vent : « On est musulmans. On n'est pas contre la burqa. On est contre ceux qui sont contre. » À la question : « Mais vous, la porteriez-vous ? »,  la jeune fille aux jeans serrés grommelle quelque chose en s’éloignant, laissant son frère, coiffé et vêtu à la mode lui aussi, défendre le « droit de s'habiller comme on veut » et d’ensevelir son corps et sa personnalité sous un accoutrement d’un autre âge.

La confidence de cette Suissesse qui a conseillé à sa fille, dont le mari a récemment promis à sa mère de (re)devenir un bon musulman, de cacher les passeports des enfants. Sa fille, qui a « heureusement un fort caractère », résiste aux pressions de ses belles-sœurs pour lui faire porter le voile.

Nous avons apprécié aussi la joie de certaines personnes de pouvoir « enfin faire quelque chose », leur hâte à signer avant même qu’on ait terminé la première phrase… Comme cette famille entière qui a fait prestement circuler stylo et formulaire.

Les cueilleurs ont aussi eu la gratification d’expliquer la signification de ce vêtement à  des gens qui sentent bien que quelque chose ne va pas, mais n’ont jamais eu l’occasion d’en discuter à cœur ouvert.

Et toutes ces autres rencontres, d'une ou plusieurs minutes, et ces trouvailles ou retrouvailles d'amis.

L'opération a été un succès. Ce jour-là, en quelques heures, à Neuchâtel, plus de deux cents personnes ont soutenu l'initiative pour l’interdiction de se dissimuler le visage. L’islam et son étendard le plus choquant n'ont pas fini d’occuper les esprits.

ANALYSE L’Autriche et sa lutte contre la radicalisation

L’Autriche a su prendre des mesures strictes 

L’Autriche s’est dotée d’une Loi sur l’islam en 2015. Elle avait fait couler beaucoup d’encre et de salive lors de son adoption, notamment dans certains pays de l’UE, Vienne étant accusée de faire le jeu du populisme et de stigmatiser les musulmans. Il faut dire que le Chancelier Sebastian Kurz, chef du Österreichische Volkspartei (ÖVP), conservateur, étant alors allié du Parti de la liberté (FPÖ), qualifié d’extrême-droite, ceci expliquait cela. Six ans après, cette loi ne fait plus la une de la presse occidentale, les accusations à son égard s’étant révélées sans fondement. Ce texte pondéré a pour but de fixer les droits et obligations des musulmans dans une société démocratique, ni plus, ni moins, et elle a clarifié bien des choses. Elle exige des étrangers de confession musulmane venus s’établir en Autriche «une attitude positive envers l’Etat et la société». Voilà qui devrait aller de soi.

Le 2 novembre 2020 un ressortissant de Macédoine du Nord, naturalisé autrichien, commet un attentat qui coûte la vie à 4 personnes et en blesse 15 autres. Le chancelier Sebastian Kurz annonce le 11 novembre des mesures strictes contre les djihadistes se trouvant en Autriche :

- Surveillance électronique
- Renforcement des outils permettant de déchoir de la nationalité autrichienne les individus condamnés pour terrorisme et détenant la nationalité d’un pays tiers
- Retrait de certaines aides sociales ainsi que du permis de conduire...