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Genève, janvier 2019 - L’ASVI a envoyé un communiqué aux médias afin de dénoncer le colloque des 14-15 janvier à la Haute école de travail social. La Tribune de Genève, Le Courrier et Le Temps ont consacré un article à cette polémique. La présidente du mouvement «La laïcité, ma liberté» annonce une intervention au Grand Conseil.

Le Courrier du 8 janvier 2019 reprend nos critiques: «manifestation contre la laïcité» et «nouvelle offensive islamique» à un mois du scrutin sur la loi, ou le fait que le but de la manifestation est de faire accepter le port du voile. Rachad Armanios relaie aussi les étranges déclarations des étudiants: pourquoi des professionnelles portant le voile ou des chrétiens donnant des cours de catéchisme sont-ils si difficilement engagés dans le social? Et de citer la mise à l’écart d’une «valeur fondamentale, le respect de la dignité humaine» et l’affirmation selon laquelle une stricte laïcité s’oppose aux valeurs d’ouverture du travail social…

Vanessa Moser, porte-parole du colloque, nie que le voile soit une question centrale (et n’ose pas citer la kippa et la croix!). Quant à la directrice Joëlle Libois, elle estime, vu l’importance du sujet parmi les usagers, que les étudiants «doivent être outillés». Et que tout cela «n’a rien à voir avec l’islamisme». Le journaliste s’étonne que Jocelyne Haller soit invitée, «mais aucun de ses adversaires». C’est un malentendu répond la directrice: «Elle intervient au nom d’Avenir social qui a élaboré le code de déontologie professionnel…»

Dans la Tribune de Genève du 9 janvier, Luca Di Stefano signale que «Mireille Vallette, coutumière des coups de sang contre ce qu’elle nomme «l’avancé de l’islam», s’est adressée à la directrice de l’école, aux intervenants et à la conseillère d’Etat. «A l’entendre», l’événement serait en fait «une manifestation contre la laïcité». «Pour appuyer ses propos», elle se réfère à la lettre ouverte des étudiants. Les dires de ces derniers sont ensuite largement repris. Et leur porte-parole affirme que la proximité entre cet évènement et la votation relève du hasard. «L’objet de la votation sera sans doute soulevé, mais ce n’est pas l’objet principal.» La directrice confirme et ajoute que les étudiants ont interrogé des jeunes durant plusieurs mois sur leur rapport à la religion, dont les résultats seront révélés lors de la manifestation. Et dans leur lettre ouverte, ajoute-t-elle, «ils ouvrent le débat».

Le Temps, paru le lendemain, parle plus généralement du contexte de cette loi, mais commence par la polémique liée à l’évènement de la Haute école de travail social. «"Cela pose problème d’organiser ce colloque public pendant la campagne de votation, estime sa présidente, Mireille Vallette. Car il suffit de lire le programme pour s’apercevoir qu’il n’y aura pas de débat, juste de la publicité pour la tolérance à l’égard du voile islamique." Dans une lettre ouverte adressée aux directions d’institutions sociales de Genève, les étudiants affirment en effet clairement que l’interdiction faite aux fonctionnaires d’afficher leurs appartenances religieuses – un des points de la loi – est contraire au principe de non-discrimination.»
«L'association La Laïcité, ma liberté, créée pour contrer les référendaires à la LLE et qui réunit une centaine de membres de toutes les couleurs politiques, va aussi écrire à la ministre. Et la députée PLR Natacha Buffet-Desfayes, par ailleurs membre de cette association, va déposer d’ici peu une question écrite urgente au Conseil d’Etat: "Nous allons l’interroger sur le calendrier de ce colloque, qui nous semble problématique, ainsi que sur le mélange des genres au niveau du contenu. Les propos du programme sont souvent orientés et opposés à la laïcité." Le DIP répond simplement que "la HETS est souveraine et indépendante"».

 

ANALYSE L’Autriche et sa lutte contre la radicalisation

L’Autriche a su prendre des mesures strictes 

L’Autriche s’est dotée d’une Loi sur l’islam en 2015. Elle avait fait couler beaucoup d’encre et de salive lors de son adoption, notamment dans certains pays de l’UE, Vienne étant accusée de faire le jeu du populisme et de stigmatiser les musulmans. Il faut dire que le Chancelier Sebastian Kurz, chef du Österreichische Volkspartei (ÖVP), conservateur, étant alors allié du Parti de la liberté (FPÖ), qualifié d’extrême-droite, ceci expliquait cela. Six ans après, cette loi ne fait plus la une de la presse occidentale, les accusations à son égard s’étant révélées sans fondement. Ce texte pondéré a pour but de fixer les droits et obligations des musulmans dans une société démocratique, ni plus, ni moins, et elle a clarifié bien des choses. Elle exige des étrangers de confession musulmane venus s’établir en Autriche «une attitude positive envers l’Etat et la société». Voilà qui devrait aller de soi.

Le 2 novembre 2020 un ressortissant de Macédoine du Nord, naturalisé autrichien, commet un attentat qui coûte la vie à 4 personnes et en blesse 15 autres. Le chancelier Sebastian Kurz annonce le 11 novembre des mesures strictes contre les djihadistes se trouvant en Autriche :

- Surveillance électronique
- Renforcement des outils permettant de déchoir de la nationalité autrichienne les individus condamnés pour terrorisme et détenant la nationalité d’un pays tiers
- Retrait de certaines aides sociales ainsi que du permis de conduire...