Claire Koç. Le prénom de la honte. Editions Albin Michel, 2021

Fille d’immigrés anatoliens arrivés à Strasbourg, Cigdem, petite fille studieuse en vient à aimer la France sous tous ses aspects. Devenue adulte, elle décide de se naturaliser et choisit, comme la loi lui en offre la possibilité, un prénom français ; ce sera Claire. Voilà qui suscite l’incompréhension de son entourage et suffit à la mettre au ban de sa famille et de ses amis d’alors. Le prix à payer de son intégration à la société française.

Claire Koç a échappé à l’emprise familiale et à la tradition anatolienne. Elle doit pourtant affronter les préjugés et la hargne, voire le mépris des bien-pensants qui fleurissent dans les associations d’aide aux immigrés et dans les médias pour qui un immigré reste toujours un immigré victime du racisme des Français. On ne peut pas, on ne doit pas aimer la France, mais lui manifester son mépris. Aujourd’hui, Claire Koç est journaliste ; son témoignage, bouleversant, décrit sur la base de ce qu’elle a vécu, une France rongée par le communautarisme. Pour elle, le multiculturalisme importé des Etats-Unis que prônent les élites bobos est une impasse car aucun pays ne peut vivre sur des « communautés » arc-boutées sur leurs traditions et qui s’ignorent mutuellement.

Si la situation en Suisse ne semble, pour le moment, pas comparable, elle présente cependant des similitudes qui peuvent inquiéter comme la radicalisation de la majorité des mosquées du pays mais aussi un discours qui voit en tout immigré une victime du racisme.

Camille