Autriche: des écoles sous influence islamique

Septembre 2018. En Autriche, l’islam est reconnu comme religion officielle depuis 1912, héritage de l'empire austro-hongrois qui s'étendait sur une partie des Balkans islamisés. Cela n’empêche pas le pays d’être confronté exactement aux mêmes problèmes que tous ses voisins européens connaissant une immigration musulmane massive. Témoignage d’une enseignante viennoise dont le livre vient de paraître.

Résumé-traduction de l’article de Die Presse.com du 9.9.18

Vienne – L’islam à l’école : "Souvent, je me dis que nous avons perdu."

Dans son livre Kulturkampf im Klassenzimmer. Wie der Islam die Schulen verändert ("La guerre culturelle dans les salles de classe. Comment l’islam transforme les écoles"), Susanne Wiesinger témoigne en tant qu'enseignante dans le dixième arrondissement de Vienne, Favoriten.
"Le plan d’études pour les écoles primaires et secondaires a été de facto supprimé par les obligations et interdictions islamiques s’ajoutant à des connaissances en allemand très insuffisantes." Susanne Wiesinger est professeur depuis 25 ans dans ce quartier où il n’y a plus selon elle que des écoles à problèmes. Là-bas, la majorité des élèves sont musulmans, de tendance conservatrice voire fondamentaliste.
Susanne Wiesinger a choisi de témoigner malgré l’interdiction de l’autorité scolaire viennoise. Elle est férocement critiquée par la gauche dont elle est pourtant issue. "Mes élèves musulmans n’acceptent pas que je lise des contenus qu’ils considèrent comme ‘haram’, par exemple lorsque, dans le livre, une jeune fille de 17 ans a un petit ami". "Les jeunes institutrices disent toutes qu’elle sont mariées, pour éviter les insultes."

Un jour, une jeune fille tchétchène habillée en jupe et T-shirt a été menacée devant l’école par des jeunes gens. Les autorités ont été alertées, les jeunes ne sont plus revenus devant l’école, mais la jeune fille n’a plus jamais osé se montrer en jupe et t-shirt.

Susanne Wiesinger est pour l’interdiction du voile à l’école. Elle a remarqué que dès qu’une fillette le porte, elle devient introvertie et timide. Certains professeurs utilisent le foulard pour assurer la discipline : pour calmer un garçon musulman agressif, ils le font asseoir à côté d’une élève portant le voile.


Des élèves turques et albanaises lui ont dit trouver normal que la jeune Bakhti* ait été tuée "pour l'honneur" : "Si je me marie avec un chrétien, ma famille doit me tuer, évidemment."


Au sujet d’une jeune fille envoyée faire le trottoir par un proxénète tchétchène, un collègue lui a dit que ça ne les regardait pas puisque ça ne se passait pas à l’école.


Lorsque Susanne Wiesinger raconte un peu sa vie à ses élèves, elle est frappée par leur intérêt mais aussi par leur tristesse. Ils mesurent le contraste avec leur propre vie. L’un des points forts de sa carrière est une discussion avec sa classe, lorsqu’elle a parlé de ses peurs de petite fille en entendant des histoires de l’Ancien Testament. Beaucoup lui ont alors confié être effrayés par Dieu et par l’enfer.


Malgré quelques étincelles comme celle-ci, le tableau est terriblement sombre. "Nous sommes impuissants, et souvent je me dis qu’ils ont gagné et que nous avons perdu. Mais en réalité, ce sont les enfants qui ont perdu."

 

* Le 18 septembre 2017, Bakhti, Afghane de 14 ans, pourtant placée dans un foyer pour échapper à son père violent, a été assassinée par son propre frère dans le quartier viennois de Favoriten. Elle entretenait une relation - probablement platonique - avec un jeune Afghan. (journal Krone du 7.4.18).

 

Lire aussi cet article du 15.3.18 paru sur les Observateurs.