Balkans et Birmanie: la désinformation se répète

Septembre 2018. Natacha a lu "Kosovo, une guerre 'juste' pour un Etat mafieux" de Pierre Péan, un livre passionnant pour qui veut mieux comprendre notre époque au travers de ce qui s'est passé au Kosovo, et surtout de quelle manière nous avons été, et sommes encore, continuellement désinformés sur ce sujet (et sur bien d’autres). 

Nous sommes peut-être en train de revivre cela avec la situation des Rohingyas de Birmanie que l’on nous présente comme les seules victimes totalement innocentes des seuls Birmans totalement coupables, tout comme on nous présentait les Albanais du Kosovo comme les seules victimes totalement innocentes des seuls Serbes totalement coupables.

Tout comme on nous avait manipulés en nous rapportant l’existence d’une usine d’extermination brûlant les corps des Albanais du Kosovo, comme les nazis brûlaient les corps de juifs dans les camps d’extermination, usine qui a près enquête s’est avérée n’avoir jamais brûlé aucun corps humain, on nous a montré récemment des photos censées représenter les crimes birmans envers les Rohingyas. Or il a été ensuite démontré que ces photos provenaient d’ailleurs, et avaient été prises lors d’évènements n’ayant rien à voir avec la Birmanie, par exemple des catastrophes naturelles ou des accidents meurtriers. Mais à ce moment-là,  comme pour l’usine serbe du Kosovo, notre presse a été bien silencieuse.

Pas un mot non plus de l’ARSA (Armée du salut des Rohingyas de l’Arakan). Ce groupe terroriste a des liens depuis des dizaines d'années avec Al-Qaeda. Son chef est un pakistanais ayant vécu en Arabie Saoudite et ses méthodes d’intimidation ont des ressemblances troublantes avec l’UCK, le groupe terroriste albanais qui a aujourd’hui pris le pouvoir au Kosovo, en faisant un état mafieux et le premier pourvoyeur européen de soldats pour l’Etat islamique. 

Ce livre est à lire, pas seulement pour comprendre ce qui s’est passé au Kosovo, mais aussi pour comprendre ce qui se passe maintenant et ce qui va peut-être se passer demain.

Peut-être un jour comprendrons-nous ce qui amène des intérêts géopolitiques divergents à s’affronter aujourd’hui en Birmanie, comme ils l’ont fait hier au Kosovo, tout en offrant à la population un discours manichéen afin de nous soutirer notre assentiment, de peur de nous voir accuser de complicité de génocide.

Contre cette désinformation, notre seule arme est notre intelligence critique, et des enquêtes comme celle de Pierre Péan nous donnent des outils pour mieux nous défendre et pour mieux comprendre la façon dont nous sommes manipulés. 

Lisez la recension de Natacha ICI