À propos de violence contre les femmes

8 septembre 2019 - Y a-t-il un lien entre religions et violence contre les femmes? Avant que de pouvoir l’affirmer, il faut le prouver.

La Haute école des sciences appliquées de Zurich a lancé une enquête sur la «masculinité toxique» en interrogeant 8300 jeunes gens, âgés de 17 et 18 ans, résidant dans dix cantons, en leur soumettant deux affirmations:

  • «Quand une femme trompe son conjoint, il a le droit de la frapper»
  • «L’homme est le chef de la famille et peut, au besoin, faire usage de la violence pour s’imposer»

En moyenne, un jeune homme interrogé sur 13 approuve les deux affirmations. Une analyse détaillée montre que cette moyenne n’a aucune signification. Les chercheurs, placés sous la direction de Dirk Baier, ont établi un lien clair entre la religion des sondés et leur opinion.

  • Un protestant ou un non-croyant sur 20 approuve les deux affirmations, soit 5%
  • Un catholique sur 14, soit 7,15%, fait de même
  • Un musulman sur 5, soit 20%, soutient les affirmations

La différence entre catholiques et protestants gagnerait à être explicitée. A relever que l’origine joue aussi un rôle, diminuant ou aggravant le poids du religieux.

Il est intéressant de relever le traitement de cette information par la presse. Relayée par l’Aargauer Zeitung, elle a fait l’objet de titres différents de part et d’autre de la Sarine. Prenons l’exemple de  20 minutes qui couvre l’ensemble du territoire. Dans l’édition en français le titre est: «Violence sur les femmes: origine et religion décisives». Dans l’édition en allemand: «Frauen schlagen ist für junge Muslime okay». Le titre en allemand met l’accent sur ce qui constitue le résultat majeur de l’étude. Celui en français, plus politiquement correct, avance d’abord l’origine, puis la religion comme facteur explicatif principal, alors que c’est l’inverse. Il est vrai que religion et origine vont souvent de pair.

Personne ne sera surpris par les résultats de cette étude qui pose une question de fond, s’agissant de l’intégration des jeunes de confession musulmane.

Camille