Comme le prouve dans cet article l’avocat belge Stéphane Rixhon, les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sont suffisants, du point de vue juridique, pour promulguer dans chaque pays européen des lois nationales interdisant l’islam politique, ses manifestations, ses centres d’endoctrinement et ses financements.
En 2014, la CEDH a autorisé la France et la Belgique à bannir burqas et niqabs de l’espace public. En 2008, elle a permis à la France d’interdire le voile islamique dans ses écoles publiques. Mieux, en 2003, elle a validé la dissolution du parti salafiste turc Refah Parisi – parti auquel Erdogan était alors affilié - par la Cour constitutionnelle turque au prétexte « qu’une attitude ne respectant pas le principe de laïcité ne sera (…) pas acceptée comme faisant partie de la liberté de manifester sa religion », en ajoutant que « nul ne doit être autorisé à se prévaloir des dispositions de la Convention pour affaiblir ou détruire les idéaux et valeurs d’une société démocratique ».
Oui, l’expansion irradiante de préceptes liberticides de l’islamisme des Frères musulmans et autres intégristes du fonds des âges pourrait être stoppée dans tous les pays ayant ratifié la CEDH. Oui, les discours misogynes, homophobes, antisémites, anti-laïcité et antidémocratiques des frères Hani et Tariq Ramadan pourraient être punis par la justice. La base juridique de la CEDH permet déjà que leur idéologie, visant à fanatiser leurs coreligionnaires pour un jour renverser notre ordre démocratique, soit déclarée hors la loi.
Pourquoi, alors, les laisse-t-on toujours répandre leurs paroles haineuses et subversives ? Il manque le principal : la lucidité et le courage d’une classe politique toujours soumise au dogme du multiculturalisme et pétrifiée de peur à l’idée de « discriminer » les musulmans qui incarnent collectivement la figure du pauvre, de l’opprimé et de celui qui doit être protégé dans leur imaginaire diversitaire. Devra-t-on attendre que l’emprise mortifère des salafistes sur la communauté musulmane et la société en générale soit encore plus marquée ? Devra-t-on patienter jusqu’à ce que ces extrémistes menacent encore plus explicitement de détruire les valeurs de liberté et d’égalité qui ont fait l’Europe et la Suisse ?